21 octobre 2008
Dragon Chinois
Portrait de l'Empereur Qianlong (1736-1796),
Dynastie des Qing (1644-1911)
Le dragon a été le symbole de l'Empereur de Chine pendant deux millénaires. Aujourd'hui encore, il est considéré comme un symbole national. Dans l'Antiquité, il faisait partie des quatre animaux magiques ou si ling, signes par lesquels le Ciel se manifestait aux hommes. Parmi les orients, il représente l'est. Il est aussi un des douze animaux cycliques du calendrier chinois. On retrouve des dragons dans la plupart des mythologies anciennes mais, alors que l'Occident chrétien a fait du dragon un animal maléfique, il est, en Chine, symbole d'énergie et signe de bon augure.
20 octobre 2008
12 septembre 2008
Chic.....
... le site d'Élise Oudin-Gilles est en ligne.
J'aime ses couleurs pétillantes et fraîches, et en particulier ici l'ombre d'une cité imaginaire en bleus de chine et de prusse sous un astre vermillon.
09 septembre 2008
Triptyque lunaire
"Dehors les choses semblaient, elles aussi, figées en une muette attention à ne pas troubler le clair de lune, qui doublant et reculant chaque chose par l'extension de son reflet, plus dense et concret qu'elle-même, avait à la fois aminci et agrandi le paysage comme un plan replié jusque là, qu'on développe."
Vue des huit sites célèbres de Kanazawa le soir. Lune
Estampe nishike-e
Hiroshige Utagawa (1797-1858)
"La lune pâlie de l'aurore.
La lune me charme encore quand son mince croissant apparaît sur la cime des montagnes, à l'orient"
Notes de Chevet n°118 - Sei Shônagon
(Dame d'honneur de la princesse Sadako, Japon, XIe siècle)
À la recherche du temps perdu - Du côté de chez Swann - Marcel Proust (1871-1922)
Vue des huit sites célèbres de Kanazawa le soir. Lune
Estampe nishike-e
Hiroshige Utagawa (1797-1858)
"La lune pâlie de l'aurore.
La lune me charme encore quand son mince croissant apparaît sur la cime des montagnes, à l'orient"
Notes de Chevet n°118 - Sei Shônagon
(Dame d'honneur de la princesse Sadako, Japon, XIe siècle)
17 juillet 2008
Les années 60
Une délicieuse plongée dans l'esthétique cinématographique des années 60,
avec la musique de Michel Legrand, que j'adore ....
Les coiffures et les tenues de Faye Dunaway sont époustouflantes de chic et d'élégance et Steve Mc Queen est irrésistible !
Loin d'être démodé, c'est un film captivant et charmant.
15 juillet 2008
3 films israéliens
Ces derniers jours, je traverse une période israélienne...
Je l'ai vu au cinéma Max Linder Panorama, que je trouve formidable!
Dans les années 80...
C'est un film autobiographique. Ari Folman, metteur en scène israélien, a rendez-vous en pleine nuit dans un bar avec un ami en proie à des cauchemars récurrents, au cours desquels il se retrouve systématiquement pourchassé par une meute de 26 chiens. 26, exactement le nombre de chiens qu'il a dû tuer au cours de la guerre du Liban, au début des années 80.
Le lendemain, Ari, pour la première fois, retrouve un souvenir de cette période de sa vie. Une image muette, lancinante : lui-même, jeune soldat, se baigne devant Beyrouth avec deux camarades.
Il éprouve alors un besoin vital de découvrir la vérité à propos de cette fraction d'Histoire et de lui-même et décide, pour y parvenir, d'aller interviewer à travers le monde quelques-uns de ses anciens compagnons d'armes.
Plus Ari s'enfoncera à l'intérieur de sa mémoire, plus les images oubliées referont surface.
Là, l'absurdité de la guerre semble dictée de plus haut que les hommes. L'animation rend les personnages plus que réels.
Elle permet, comme dans un livre, d'imaginer ce qui n'est pas montré, pas dit. C'est aussi un film sur la peur, une démarche d'une grande intelligence en tout cas. Je regrette un peu la scène d'images d'archives de la fin qui me parait inutilement terrifiante.
10 ans plus tard...
Israël, 1991. Toute une famille pleure la disparition de l'un des siens. Fidèles à la tradition, les proches sont censés se réunir dans la maison du défunt et s'y recueillir pendant sept jours. Alors que chacun semble se plier à la coutume, la cohabitation devient de plus en plus pesante. Contraints de se supporter jour et nuit, frères et sœurs ne tardent pas à laisser l'amertume et les disputes prendre le pas sur le recueillement. L'atmosphère devient bientôt irrespirable et les vérités enfouies depuis longtemps remontent enfin à la surface …
J'ai beaucoup ri et trouvé tous ces personnages très attachants. Même si nos traditions sont différentes je peux m'identifier très aisément à des moments vécus dans "mes familles". Ce film donne envie de pardonner par avance les mesquineries cachées pour couper court à leurs révélations, mais il ne peut pas toujours en être ainsi.
Dans ce film aussi la guerre est présente à chaque instant et je me dis que d'ici on ne peux vraiment pas se rendre compte de ce que cela peur être !
Je suis, par ailleurs, assez fascinée par la force des traditions juives qui sont un ciment entre ces gens malgré tout et leur apporte le délicieux -quoi qu'on en dise- sentiment d'appartenance à un groupe aux lois clairement définies.
Au vieux cinéma le Brady, l'Albatros, boulevard de Strasbourg...
Un jour,...
Une fanfare de la police égyptienne, invitée en Israël pour l'inauguration d'un centre culturel arabe, se perd et se retrouve isolée dans un village au bout du monde. Nécessité fait loi : il faut bien se parler, voire sympathiser.
Quelques brèves rencontres pleines de chaleur et d'humanité.
Celui ci est une fable légère et pleine d'humour, un film délicat et drôle : deux cultures confrontées, confortées ;
des hommes un peu à la dérive mais qui continuent courageusement leur chemin malgré tout.
Je l'ai vu au cinéma Max Linder Panorama, que je trouve formidable!
Dans les années 80...
C'est un film autobiographique. Ari Folman, metteur en scène israélien, a rendez-vous en pleine nuit dans un bar avec un ami en proie à des cauchemars récurrents, au cours desquels il se retrouve systématiquement pourchassé par une meute de 26 chiens. 26, exactement le nombre de chiens qu'il a dû tuer au cours de la guerre du Liban, au début des années 80.
Le lendemain, Ari, pour la première fois, retrouve un souvenir de cette période de sa vie. Une image muette, lancinante : lui-même, jeune soldat, se baigne devant Beyrouth avec deux camarades.
Il éprouve alors un besoin vital de découvrir la vérité à propos de cette fraction d'Histoire et de lui-même et décide, pour y parvenir, d'aller interviewer à travers le monde quelques-uns de ses anciens compagnons d'armes.
Plus Ari s'enfoncera à l'intérieur de sa mémoire, plus les images oubliées referont surface.
Là, l'absurdité de la guerre semble dictée de plus haut que les hommes. L'animation rend les personnages plus que réels.
Elle permet, comme dans un livre, d'imaginer ce qui n'est pas montré, pas dit. C'est aussi un film sur la peur, une démarche d'une grande intelligence en tout cas. Je regrette un peu la scène d'images d'archives de la fin qui me parait inutilement terrifiante.
10 ans plus tard...
Israël, 1991. Toute une famille pleure la disparition de l'un des siens. Fidèles à la tradition, les proches sont censés se réunir dans la maison du défunt et s'y recueillir pendant sept jours. Alors que chacun semble se plier à la coutume, la cohabitation devient de plus en plus pesante. Contraints de se supporter jour et nuit, frères et sœurs ne tardent pas à laisser l'amertume et les disputes prendre le pas sur le recueillement. L'atmosphère devient bientôt irrespirable et les vérités enfouies depuis longtemps remontent enfin à la surface …
J'ai beaucoup ri et trouvé tous ces personnages très attachants. Même si nos traditions sont différentes je peux m'identifier très aisément à des moments vécus dans "mes familles". Ce film donne envie de pardonner par avance les mesquineries cachées pour couper court à leurs révélations, mais il ne peut pas toujours en être ainsi.
Dans ce film aussi la guerre est présente à chaque instant et je me dis que d'ici on ne peux vraiment pas se rendre compte de ce que cela peur être !
Je suis, par ailleurs, assez fascinée par la force des traditions juives qui sont un ciment entre ces gens malgré tout et leur apporte le délicieux -quoi qu'on en dise- sentiment d'appartenance à un groupe aux lois clairement définies.
Au vieux cinéma le Brady, l'Albatros, boulevard de Strasbourg...
Un jour,...
Une fanfare de la police égyptienne, invitée en Israël pour l'inauguration d'un centre culturel arabe, se perd et se retrouve isolée dans un village au bout du monde. Nécessité fait loi : il faut bien se parler, voire sympathiser.
Quelques brèves rencontres pleines de chaleur et d'humanité.
Celui ci est une fable légère et pleine d'humour, un film délicat et drôle : deux cultures confrontées, confortées ;
des hommes un peu à la dérive mais qui continuent courageusement leur chemin malgré tout.
10 juillet 2008
Looking for owners
La lecture de l'article de Thierry Savatier -son blog, "les mauvaises fréquentations" toujours si passionnant et agréable à lire- me donne envie d'aller voir cette exposition.
Pour pénétrer dans la belle cour carrée de l'Hôtel de Saint-Aignan qui abrite le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme il faut au préalable passer un contrôle -très strict !- de ses effets et de sa personne.
Cette exposition a pour objectif de témoigner de la spoliation des oeuvres d'art subie par les juifs de France et de mettre en évidence le processus des spoliations nazies durant la seconde guerre mondiale, leur condamnation par les alliés en 1943, les opérations de restitutions massives engagées à l'issue du conflit et les nouvelles mesures individuelles de restitution rendues possibles dans les dix dernières années.
Mais je choisis d'y déambuler en une flânerie légère, appréciant sans autre arrière pensée la vue de ces oeuvres qui ont aussi pour point commun la virtuosité et la beauté.
Au-dessus des cartels de certains tableaux est ajoutée une petite photographie des caisses qui les ont contenues lorsqu'ils ont été répertoriés par les "MNR", les Musées nationaux de récupérations, dans les années 50. Je trouve cette présentation originale et intéressante et ces petites images sont elles-mêmes des compositions contemporaines très esthétiques avec leurs vieilles étiquettes et les numéros écrits à la craie.
Parfois c'est le revers du tableau qui est ainsi montré comme pour ce charmant paysage de format ovale de Jean Honoré Fragonard, "Bergers dans un paysage".
Et quelle lumière délicate dans les plis de l'ample chemise blanche de ce portrait d'un certain Desmarets par Jean-Auguste-Dominique Ingres !
Il y a beaucoup de natures mortes du XVIIe siècle où se promènent par endroits des coccinelles ou des papillons.
Si l'on approche de très près du jardin du "Vieux Palais à Bruxelles" de Jan Van Heyden (1637-1712), on peut apercevoir un groupes de biches et de jeunes cerfs -des chèvres peut être mais cela serait moins joli- se reposant à l'ombre des frondaisons dans un triangle d'herbe drue.
En face, une très belle "Déploration du Christ" de Petrus Christus, peintre qui vécut au XVe siècle à Bruges.
Le contraste entre le paysage presque paisible en arrière plan et la présence du crâne sur le mont Golgotha -qui m'a toujours fascinée- et surtout la tension dramatique du corps pâle et sans vie du Christ sur les genoux de sa mère est ici particulièrement saisissant.
En contemplant ce tableau, je me souviens d'une merveilleuse coupe attique à figures rouges du Ve siècle avant Jésus Christ, étudiée au Louvre.
Le thème de la scène représentée dans cette coupe est tiré de l'Ethiopide, un poème qui racontait le sort des alliés malheureux de Troie : L'Aurore (Éos) vient au matin rechercher le corps de son fils Memnon, roie des Éthiopiens tué par Achille.
En effet, il y a dans la douloureuse image du cadavre raidi percé de blessures, aux yeux clos et aux mains pendant dans le vide vers lequel se penche la déesse ailée au beau visage, comme une préfiguration du motif de la Pietà : brusquement ce qui n'était que théorie dans mon esprit m'apparait comme une évidence troublante.
Plus loin, les plantureuses baigneuses de Gustave Courbet attirent irrésistiblement.
La carnation des lèvres de celle du second plan a même tonalité que les trois rangs de perles de corail pendus à son cou. Celle de la belle alanguie, habillée d'un seul bouquet champêtre, a la même matière que les adorables pointes de ses seins, et sa peau diaphane et délicate fait écho à l'orient des perles négligemment retenues par sa main gauche.
Dans une autre salle, il me semble que Cézanne a l'air un peu fâché sur son petit auto-portrait.
Dans les vitrines où se donnent à voir des documents divers, je lis que sur 60 000 oeuvres répertoriées, 45 000 ont été restituées.
Un grand "Trophée de chasse" de Claude Monet me rappelle ma grand-mère chérie.
J'accélère un peu le pas, trop d'images, mon attention se dilue.
Je me demande pourquoi, dans cet "Intérieur de Palais" de Van Delen Dirck (1605-1671) les deux personnages masculins au premier plan ont le visage rouge :
qu'ont-ils commis de terrible ?!
Dans la dernière salle, sur une merveilleuse corbeille de fleurs de Balthazar Van Der Ast (1593-1657) qui ressemble beaucoup à celle-ci,
se superpose d'une façon irrésistible, le visage de maman.
De retour à la maison, un peu "déboussolée" par cet exercice de va et vient dans la chronologie, je lis dans les "Contes des sages du Ghetto" une petite histoire très savoureuse...
À quoi servent les boussoles
À Khelm, un jour, l'un des disciples d'Aza'a Schlemil trouva ne boussole dans la rue. Il apporta l'objet mystérieux à son Maître, qui l'examina soigneusement avant de soudain fondre en larmes. Quelques instants plus tard, il se mettait à rire aux éclats. On aurait pu douter de sa santé mentale ! Finalement, Aza'a Schlemil se calma, et il expliqua ainsi son état à son disciple :
- J'ai d'abord pleuré, dit-il, parce que j'étais vraiment triste de ton ignorance.
Que tu ne saches pas à quoi sert cet instrument. Puis j'ai éclaté de rire quand je me suis aperçu que, moi non plus, je ne le savais pas.
28 juin 2008
Katsushika Hokusai
Hokusaï, Trente-six vues du Mont Fuji,
Vent frais par matin clair, 1830,
impression polychrome (nishiki-e), format ôban, Éditeur : Eijudô
Même si les célèbres vues du Mont Fuji sont d'une grande beauté, rehaussée par l'utilisation du bleu de prusse -pigment importé de Hollande dans les années 1820-, je suis charmée par ce volubilis fraîchement cueilli et déposé dans ce merveilleux petit bol.
Ici, le raffinement des objets, la délicatesse éphémère des fleurs et la calligraphie du haiku -petit poème- se conjugent pour délivrer une douce jouissance esthétique.
"Depuis l'âge de six ans, j'avais la manie de dessiner les formes des objets.
Vers l'âge de cinquante, j'ai publié une infinité de dessins ; mais je suis mécontent de tout ce que j'ai produit avant l'âge de soixante-dix ans.
C'est à l'âge de soixante-treize ans que j'ai compris à peu près la forme et la nature vraie des oiseaux, des poissons, des plantes, etc. Par conséquent, à l'âge de quatre-vingts ans, j'aurai fait beaucoup de progrès, j'arriverai au fond des choses ; à cent, je serai décidément parvenu à un état supérieur indéfinissable, et à l'âge de cent dix, soit un point, soit une ligne, tout sera vivant. Je demande à ceux qui vivront autant que moi de voir si je tiens parole. Écrit à l'âge de soixante-quinze ans, par moi, autrefois Hokusaï, aujourd'hui Gakyo Rojin, le vieillard fou de dessin"
18 juin 2008
Salade d'oranges
Plat à décor d'oranges, Maniès, milieu du XVe siècle, Bleu de cobalt et lustre métallique monochrome sur glaçure blanche,
H. 6,5 cm - diam. 47,5 cm
Lors d'une visite-éclair à la Dame à la licorne, au Musée du Moyen-Âge, je suis saisie par la beauté de ce plat à décor d'oranges du XVe siècle. Il fait partie d'une belle exposition temporaire : Reflets d'or. D'Orient en Occident, la céramique lustrée, IXe-XVe siècle.
Ce large plat présente, sur l'avers, un décor virtuose, production des ateliers du Levant espagnol. Sur cinq registres, on retrouve le même motif respectivement une, cinq, dix, quinze et vingt fois. Il est constitué d'un point bleu central autour duquel se développent quatorze lancettes de lustre sur fond blanc, l'ensemble étant entouré d'un disque bleu. Les motifs sont reliés deux à deux par des cercles emboîtés, bleus sur fond de pigments métalliques, soulignés d'une double croix bleue. Les écoinçons sont occupés par des feuilles trilobées de pigments métalliques, rappelant la feuille du persil. Au revers, le décor est beaucoup plus simple et consiste en une large spirale.
En découvrant ce bel objet, j'ai tout de suite pensé au travail de Beatriz Garrigo !
En sortant du Musée, je savoure des yeux les massifs de roses trémières géantes qui s'élancent entres les vieux pavés de la cour de l'Hôtel de Cluny.
17 juin 2008
TAO
16 juin 2008
Sakountala
Des corps sculptés de sa main émane une sensibilité puissante
et les bras recourbés dessinent des mouvements d'une grâce infinie.
Les oeuvres que donne à voir cette exposition sont très émouvantes.
J'ai un faible pour Sakountala qui s'abandonne dans les bras de son époux agenouillé.
L'oeuvre s'inspire d'une légende hindoue qui raconte les amours contrariées d'un prince et d'une simple jeune-fille. Lors de sa réalisation en marbre, elle changera de titre pour devenir Vertumne et Pomone en référence à Ovide. Vertumne, dieu étrusque puis romain des jardins et des vergers se fait aimer de la nymphe Pomone.
"Mon cher Geffroy,
Il est inutile de vous dire que depuis l'autre jour je suis encore en train de tousser et d'éternuer tout en polissant avec rage le groupe destructeur de ma tranquillité : c'est avec des yeux larmoyants et des rauquements convulsifs que je termine les cheveux de Vertumne et Pomone. Espérons malgré les différents accidents, qu'ils seront terminés d'une façon logique et comme il faut qui convient à des amoureux parfaits. Dieu merci, j'en ai assez de souffler sur la sculpture en attendant les billets de mille françs qui se font de plus en plus réfractaires."
Extrait de lettre de Camille Claudel à Gustave Geffroy, Paris 4 avril 1905 ; un journaliste, critique d'art et romancier.
Il fut un des rares à reconnaître le talent de Camille et lui consacra des articles élogieux.
14 juin 2008
Agenda, semaine 22
10 juin 2008
Un samedi "The-place-to-be"
Déjeuner délicieux au village avant la finale Dame du tournois : tout un petit monde dans un petit espace affairé à voir et surtout être vu... Mais c'est une expérience bien agréable !
Sur le cours, deux tigresses de plus d' 1,80 m qui s'affrontent dans un combat acharné, on vibre et suit cela avec passion dès les premières balles échangées. Des images d'arène et de corrida me reviennent en mémoire.
Le soir, concert de Philip Glass qui rend hommage à son ami Richard Serra sous la verrière du Grand Palais. Des grappes humaines tapissent les deux escaliers et entourent l'estrade noire d'où s'écoule la musique répétitive et indolente du compositeur en corps à corps avec son Steinway, tandis que d'autres déambulent dans l'espace libre, louvoyant entre les sculptures d'acier. Il y a là un petit côté "concert en plein air" baba cool, beaucoup de jeunes assis sur leur carré de carton blanc, la musique se déploie et envahit tout l'espace.
De temps à autre, Philip Glass s'interrompt, prend un micro et dit quelques mots que l'écho avale et dilue instantanément... de même, dès que la mélodie prend de l'ampleur, elle se brouille dans la réverbération de la nef du Grand Palais.
Mais j'aime regarder ceux qui m'entourent, mon amour somnole paisiblement et le temps est comme suspendu.
07 juin 2008
la vie coûte que coûte !
06 juin 2008
Champagne rosé au Fouquet's
Picolo .............1/4 .....Période rose
Demi ..............1/2 .....Méthode rose
Magnum ..............2 ......Fleur de pêcher
Jéroboam ........... 4 ......rose Indien
Réhoboam ............6 .....Framboise
Mathusalem ..........8 ......Oeil de perdrix
Salmanazar .........12 ......Églantine
Balthazar ..........16 ......rose Pompadour
Nabuchodonosor .....20 ......rose Bengale
Melchior ...........24 ......rose Tiepolo
Les capacités sont exprimées en nombre de bouteilles de 75 cl
Le vieillissement du vin se fait dans des bouteilles ne dépassant pas le magnum
02 juin 2008
soupe de cerises
28 mai 2008
Association d'idée
27 mai 2008
Richard Serra, Marie-Antoinette et le Japon
Dans les allées surchargées de "l'exposition Marie-Antoinette", il fait très chaud et il y a beaucoup à lire sur les cimaises dont l'intensité du bleu s'assombrit au fil de l'exposition jusqu'au noir dans une métaphore modulée.
Je suis le fil de son propos à ma guise, butinant d'un objet à un tableau, sans respect de l'ordre établi, m'attardant longuement sur le bleu de chine moiré et soyeux d'un pli de robe, rêvant le parfum subtil des jolis bouquets de fleurs fraîches sur les commodes.
Le rose, les roses sont partout, dans les vases, sur les joues des jeunes princesses, dans les soiries chatoyantes.
Les petits légumes -artichaut, petit pois, asperges- sont exquis au sommet de la soupière en porcelaine de Sèvres du service au ruban vert offert par Louis XV à Marie-Thérèse en 1756 (la mère de Marie-Antoinette).
J'affectionne la mise en espace au décor de théâtre gigogne, reproduction d'un doux paysage du XVIIIe avec le petit kiosque au fond.
Enfin, je passe un long moment, sur la pointe des pieds, pour savourer les laques japonais, notamment de ravissantes petites boites en forme d'éventail malheureusement bien peu et mal éclairées dans leur vitrine.
Après le tumulte et l'excès absolu des salles surchargées comme les objets précieux présentés, l'espace plein de vide sous la verrière du grand Palais est une averse fraîche au coeur d'un été brûlant.
C'est ici, une expérience et une émotion esthétique d'un ordre très différent. Elle demande plus d'effort mais comble d'autant.
Pendant les premières minutes, impressionnée par l'immense vacuité du lieu et l'intense présence des cinq grands monolithes d'acier, j'étais un peu saisie.
Puis vient le moment où l'on se dit :
"bon, et maintenant ?..."
L'audioguide sur les oreilles -ce que je ne fais jamais d'habitude- je commence une lente déambulation qui élucide d'emblée le titre de l'oeuvre : "Promenade".
Les voix (celle de Richard Serra et de son traducteur en simultané) disent :
" Le véritable contenu de l'oeuvre est le spectateur qui se déplace à travers l'oeuvre, l'expérience qu'il en a dans la durée" ;
Depuis le bout du transept de cette cathédrale au toit de verre, les géants d'acier semblent prendre vie peu à peu. L'inclinaison, la position, et la perception que transmet mon déplacement les rendent tour à tour soudés ou solitaires ;
"son contenu -celui de l'oeuvre- se trouve en vous" disent les voix, "...considérer la salle comme une enveloppe architecturale transformée en une enveloppe sculpturale" ;
il y a des bancs de pierre sur les côtés, je m'assieds.
"ça pourrait presque être une gare" murmurent la voix et son écho à mon oreille,
... une expérience publique partagée" ;
et, de fait, après une phase de stupeur puis de retour sur soi, je commence à regarder les gens qui m'entourent et à prendre conscience de participer à ce qui me semble être comme une danse dans cet espace, une danse dont la chorégraphie serait secrètement orchestrée par l'artiste lui-même.
Mais le meilleur moment de la promenade était encore à venir !
Dans les écouteurs Serra raconte qu'il a été fortement impressionné -au sens ésotérique du terme- par les jardins zen de Kyoto, lors d'un voyage Japon dans les années 70. C'est pour moi une grande émotion et l'image des cinq pierres dans l'enceinte close du Jardin sec du temple Ryoanji, étudié il y peu, apparait dès que je ferme les yeux.
À la sortie du Grand Palais, le temps est gris et pluvieux et je réalise que la lumière était étonnamment plus intense à l'intérieur bien qu'il s'agisse d' éclairage naturel.
J'ai déjà envie d'y retourner.
22 mai 2008
Murasaki Shikibu
Avant de reprendre la lecture du Dit du Genji, je me replonge dans les descriptions des subtils jeux de couleurs des innombrables robes de soie des belles dames de la cour de l'époque Heian (794-1185).
Dans ce roman, les femmes du moyen-âge japonais chuchotent derrière des écrans de papier les aventures du prince Genji, un amant idéal dont la beauté n'a d'égale que les talents amoureux.
L'Anthropologue américaine, spécialiste du Japon Liza Dalby, brosse ici le portrait de Murasaki Shikibu, l'auteur présumé du Dit du Genji.
21 mai 2008
Correspondances 3
20 mai 2008
Coup de crayon fantastique
Photo de Saul Steinberg -découpée dans la pressse- que je trouve particulièrement troublante dans sa façon de mettre en abîme la réalité de notre existence.
Je me souviens aussi des reproductions d'affiches de ce grand illustrateur qui me faisaient rêver, celle de New York surtout,sur les murs de chambre d'étudiant de celui que j'aime, dans les années 80 ...
19 mai 2008
la boîte orange
Il fait la part belle à l'illustration, est ludique et charmant.
Quel plaisir de s'y promener et de plonger dans cet univers !
Je me souviens de ma grand-mère qui vouait un véritable culte à cette enseigne et constate que la fascination est peut être héréditaire...
18 mai 2008
les amis d'enfance
Tartines frottées de gingembre frais aux poivrons rouges, sésame et magret de canard fumé
Jarret de veau vapeur à la coriandre
Riz thaï aux lentilles corail, compotée d'oignons aux petits pois
et tomates confites
Tarte aux cerises et pistaches vertes,
dans les assiettes,
Lilas rose charnu, viburnum et mousse des bois,
sur la table.
"(...) je portai à mes lèvres une cuillerée de thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes de gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de cause. Il m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférente, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir (...) mortel".
Marcel Proust, À la recherche du temps perdu. Du côté de chez Swann, 1913.
16 mai 2008
Mort d'un homme de l'art
Je me souviens de l'exposition Combines au centre Pompidou l'hiver dernier et de l'émotion devant ces explosions de couleurs et de matières hétéroclites .
Dans l'un des derniers longs entretiens donnés au journal Le Monde, Robert Rauschenberg évoque une histoire Zen que racontait son ami John Cage : celle d'un mille-pattes que l'on interroge pour savoir quel pied il pose d'abord sur le sol pour avancer. Le mille-pattes s'arrête, réfléchit. Et meurt. Il ne s'était jamais posé la question.
15 mai 2008
Londres, Empreinte de voyage n°3
Londres, c'est aussi le calme et la volupté de ses merveilleux jardins.
À Holland Park, dans le joli bassin du jardin japonais, des carpes blanches géantes et moustachues se dandinent entre les rochers plats et les écureuils sont friands de fraises !
Dans Hyde Park, allongée sur un plaid moelleux après un délicieux pique-nique, je me souviens des livres de mon enfance et suis des yeux mis-clos Mary Poppins qui vient s'installer au numéro 17 de l'allée des Cerisiers chez M. et Mme Banks...
14 mai 2008
Londres, Empreinte de voyage n°2
Comme j'aimerais habiter dans la "Enlightenment Gallery", la galerie des Lumières au British Museum : c'est assurément la maison idéale !
Il y a là tout ce dont je raffole, c'est un nectar à base de jus concentré de culture et de beauté, où s'exprime l'esprit des lumières de la fin du XVIIe et du XVIIIe siècle.
La lumière au sens propre s'y déverse à flot par les grandes fenêtres en mezzanine.
Dans les vitrines de bois précieux de chaque côté sont sagement rangés sur fond de "rectory red" des livres, vases grecs à figure rouge, pierres, figurines de Babylone, Bouddha des indes et de chine, laque japonais, fossiles, coquillages, gravures d'animaux ou de plantes, vaisselle...
Le cheminement est scandé de sculptures romaines en marbre blanc, une belle déesse Sekhmet en diorite noire, de grands vases Medicis.
Une pincée de Louvre, un nuage de bibliothèque nationale et un zeste de Deyrolle.
On peut y ressentir l'illusion naïve d'appréhender le monde entier d'un seul regard.
Si je vivais à Londres, je crois que je viendrais ici tous les jours !
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