Andrea Mantegna (1431-1506)
La Vierge et l'Enfant avec Francesco Gonzaga, saint Michel archange, saint André, Longin, saint Georges, saint Jean-Baptiste et sainte Élizabeth, dite La Vierge de la Victoire. 1495-1496/ Huile sur toile, H. 285 cm, l. 168 cm
Ce soir, j'étudie la mythologie grecque dans le "Que Sais-je ?" de Pierre Grimal (une petite synthèse très bien faite), et je me laisse distraire par mon marque-page, une carte postale de la merveilleuse Vierge de la victoire d'Andrea Mantegna, vue à l'exposition consacrée à ce peintre italien du XVe siècle, au Louvre à l'automne. Heureusement, l'oeuvre est conservée au Musée du Louvre et je pourrai la revoir à satiété.
En "entrant" dans ce tableau, je retrouve mon sujet d'étude.
En effet, Ovide raconte que Persée, après avoir tué Méduse et libéré Andromède, dépose la tête de la gorgone sur une couche d'algues tirées de la mer : les algues fraîchement coupées absorbent de leur moelle spongieuse le sang du monstre et durcissent, et les nymphes de la mer, constatant ce prodige, le répètent sur plusieurs autres algues, qu'elles jettent dans la mer comme des semences et qui se multiplient : de là vient la caractéristique du corail d'être flexible sous l'eau et de durcir au contact de l'air.
Dans la Rome antique et encore au Moyen-Âge, on attribue au corail diverses qualités curatives ; on considère en outre qu'il a le pouvoir d'éloigner le mauvais oeil, et Pline l'Ancien rapporte qu'il est habituel de mettre au cou des enfants une amulette faite d'une petite branche de corail. On trouve trace de cette propriété conjuratoire dans l'iconographie religieuse, comme dans cette Madone de Piero della Francesca baignée d'une lumière si douce.
La Madone de Senigallia, vers 1470 / conservée à Urbino,
Galleria Nazionale delle Marche