13 février 2011

Murakami Haruki



Quel est selon vous, le rôle d'un écrivain aujourd'hui ?

"Écrire de bons livres.
Cela fait des milliers d'années que des conteurs ou des romanciers racontent des histoires.
Elles ont pour but d'aider les gens à trouver un sens, à structurer leur esprit.
On vit dans un monde chaotique, violent. Pour survivre, il faut essayer de se donner des valeurs repères. Autrefois, à l'âge des cavernes, il y avait un conteur qui racontait des histoires et l'auditoire était emporté ailleurs et peut être amené à réfléchir, à conserver l'espoir que le jour allait bientôt venir.
Je pense toujours aux profondes ténèbres qui nous entourent quand j'écris un roman. Bref, je crois au pouvoir des bonnes histoires. Une fiction peut aider à révéler une parcelle de vérité
."

Propos recueillis par Philippe Pons pour Le Monde Magazine du 12 février 2011/




Le merveilleux "Kafka sur le rivage" s'est mué en feuilleton radiophonique,
à écouter sur France-culture !

11 février 2011

Jour de printemps

Ce matin dans le métro un homme chante Jean Ferrat :"Pourtant que la montagne est belle. Comment peut-on s'imaginer. En voyant un vol d'hirondelles...que l'automne vient d'arriver ? ..."
Cependant aujourd'hui le soleil est radieux, des crocus orangés percent vigoureusement un petit bout de pelouse près de la place Dauphine ;
plus tard la délicieuse sensation du soleil sur mes joues pendant une brève pause dans le square d'Anvers ;
et ce soir, deux bandes de nuages roses sur un fond gris laiteux dans la trouée de ciel au bout de l'avenue Trudaine ;



Rue de Dunkerque, ce qui reste d'une librairie disparue : invitation au voyage.


10 février 2011

Pearltrees


Et la toile devient un arbre de connaissance où rien ne se perd,
où l'on peut déambuler à loisir, sauter de branches en branches,
de perles en perles, que l'on peut enrichir à l'infini au fil des
découvertes : c'est un outil merveilleux !

02 février 2011

墙纸*

Murmures des murs...


Chinese Room Handpainted Wallpaper Columbia Jayes

* qiángzhǐ papier peint


24 janvier 2011

生日礼物 !*


Parcourir les pages d'un livre de cuisine tout neuf est véritablement
un moment délicieux !
Ce soir j'essaie le Cake à la carotte, page 128....


*shēngri lǐwù, cadeau d'anniversaire !





Collection de voeux/2



Une jolie idée de l'artiste Benjamin Sylvand
pour voir la vie en rose en 2011...

22 janvier 2011

重复*



L'accumulation, la répétition des objets


photographies de Stéphanie Moisan

dans les belles vitrines
de la Compagnie Française de l'Orient et de la Chine,



photographies de faguoren

ou dans les rues d'Hongcun, un village au sud de la province de l'Anhui,
créent-elles de nouveaux objets par leur dynamique ?



L'esthétique de la répétition exerce un pouvoir d'attraction très étrange.

*chóngfù, répétition



19 janvier 2011

31, rue de paradis

Clarisse Demory (DA du projet) a su, par petites touches, sans artifices, créer une ambiance lègère, comme improvisée, mais à la vérité très travaillée...



Dans la grande salle de ce lieu sans nom (Nanashi en japonais) mais pas sans personnalité, règne une atmosphère de cantine chaleureusement bruyante : bien à deux car on peut se parler avec entrain, bien seule aussi pour entendre et regarder alentours.




Sur les tables de l'ancien self de Beaubourg, on se régale des bentos de la délicate Kaori Endo.



La lumière est joliment assourdie par les lampes d'Ana Kras,
les installations par ci par là de confetti System
diffusent une ambiance de fête,
et le cheese cake est exquis !


© Clarisse Demory

Mais c'est aussi un lieu hybride : épicerie bio


© Clarisse Demory

et vente à emporter pour croquer des onigri
dans sa cuisine sans témoin en sirotant un bol de thé Sencha...

17 janvier 2011

圣诞节桌子*



Recette de la table de Noël*



Il faut :

du lierre en quantité,
des branchages tortueux,



un peu de mousse des bois,
quelques renoncules ivoire,
du papier blanc gaufré et léger,



du fil de cuivre et des épingles,
du linge blanc,
une jolie vaisselle,




et pardessus tout beaucoup d'amour !


09 décembre 2010

À l'approche de Nöel, une insidieuse et indicible mélancolie m'étreint le coeur, les vitrines des grands magasins cristallisent ce malaise que je ne sais déchiffrer.


Photographie de Stéphanie Moissan

Mais la vue de "l'installation rouge" des vitrines du Champagne Nicolas Feuillate, rue du faubourg Saint Honoré, me ravit et fait entrer en résonnance des souvenirs heureux : rouge de Chine, rouge Hermès, rouge des collines d'Andalousie, rouge cuir de Russie ...


Photographie de Stéphanie Moissan

Cette couleur première à l'origine du nom d'Adam, le premier homme dans notre tradition -le nom latin d'Adam signifie fait de terre rouge- entretient un rapport privilégie avec l'éclat.

En Chine, le rouge 红 hóng est synonyme de bonheur et de joie.

Photographie de Niklaus Berger


Photographie de Niklaus Berger

04 décembre 2010

结婚纪念日 *




J'ai toujours pensé que l'instinct maternel n'existait pas et je le pense encore aujourd'hui,
mais l'amour pur et sans pourquoi existe bien, lui.


* jiéhūnjìniànrì, Anniversaire de mariage.


28 novembre 2010

"Une fable est un pont qui conduit à la vérité"

Antoine-Isaac Sylvestre de sacy, Extrait de Chrestomathie arabe





Photographies vues sur les cimaises de Paris Photo 2010.

24 novembre 2010

山水



"L'esprit vient de la vie : il est dans les montagnes, les rivières, l'herbe et les arbres."

Gao Xingjian 高行健, La montagne de l'âme

Photographie vue sur les cimaises de Paris Photo 2010.

22 novembre 2010

Entre les murs

Photographie, du grec phôtos (lumière) et graphein (écrire, tracer) :
Art de fixer l'image des objets par utilisation de phénomènes physiques et chimiques.






Photographies vues sur les cimaises de Paris Photo 2010.

15 novembre 2010

Pampilles de nuit


La nuit s'attarde avec le café du matin, et le morceau de ciel au sortir de la bouche du métro, en fin d'après-midi, encore, déjà la nuit ?
Et puis la pluie aussi, incisive et froide, je m'abrite sous un porche : sur le trottoir d'en face, un grand lustre vénitien à pampilles de cristal flotte et rutile dans la vitrine d'un antiquaire et je me souviens de cette installation de Claude Lévêque aux Tuileries, pour la nuit blanche il y a quelques années.
J'aime ces mondes entre deux mondes qui jouent à être des lieux d'initiation.



13 novembre 2010

Novembre



La terre, l'eau, la terre, le ciel, dans un tourbillon de vent saturé de pluie,
assourdissent la détresse.


24 octobre 2010

Nature morte


Nature morte du dimanche

En 1667, pour définir le moins noble des sujets selon la hiérarchie académique des genres, le critique français André Félibien parle de
« choses mortes et sans mouvement », désignant ainsi tant l'aspect des objets que leur état physique.

Cette notion d'absence de mouvement qui ne sous-entend pas nécessairement l'idée de mort, est essentielle : on la retrouve sous une forme un peu ambiguë chez Diderot (« nature inanimée »), mais il semble que ce soit aux Pays-Bas aux alentours de 1650 qu'elle ait vu le jour, avec une acception technique : les peintres hollandais, dans leur langage d'atelier, parlent alors de still-leven, ce qui, littéralement, signifie « nature immobile » ou encore « nature posant comme un modèle » (et non explicitement « nature morte »).


Jan Davidszoon de Heem, (1606-1684)

De là sont issus l'allemand Stilleben et l'anglais still-life, qui ajoutent à l'idée de pose celle de silence, comme sur les fantastiques photographies de la série Still life de Guido Mocafico


Pourquoi pareille dichotomie entre les pays nordiques et anglo-saxons, qui ont su conserver une terminologie quasi professionnelle, et le monde latin où s'est imposé peu à peu l'usage français, plus dramatique, et moins juste ?

Il y a à cela au moins deux raisons possibles : le rang subalterne imposé en France au milieu du XVIIe siècle à la peinture d'objets par la doctrine académique – qui n'a pas vraiment d'équivalent dans les pays nordiques– explique que se soit imposée aux hommes des Lumières, encore très familiers de ces conceptions, l'expression un peu péjorative de « nature morte », de préférence à une traduction de l'allemand comme « vie silencieuse ».

Mais ne peut-on alléguer aussi, pour transcender ce déterminisme un peu facile, une sorte de « contamination sémantique » inconsciente de tout le genre par un thème connu depuis l'Antiquité, celui de la Vanité, où domine précisément l'idée de la mort ?

Guido Mocafico, Nature morte à la vanité