14 juin 2008

Agenda, semaine 22

Parfois je me sens "(...) comme ceux qui partent en voyage pour voir de leurs yeux une cité désirée et s'imaginent qu'on peut goûter dans une réalité le charme du songe(...)"


10 juin 2008

Un samedi "The-place-to-be"




Déjeuner délicieux au village avant la finale Dame du tournois : tout un petit monde dans un petit espace affairé à voir et surtout être vu... Mais c'est une expérience bien agréable !
Sur le cours, deux tigresses de plus d' 1,80 m qui s'affrontent dans un combat acharné, on vibre et suit cela avec passion dès les premières balles échangées. Des images d'arène et de corrida me reviennent en mémoire.

Le soir,  concert de Philip Glass qui rend hommage à son ami Richard Serra sous la verrière du Grand Palais. Des grappes humaines tapissent les deux escaliers et entourent l'estrade noire d'où s'écoule la musique répétitive et indolente du compositeur en corps à corps avec son Steinway, tandis que d'autres déambulent dans l'espace libre, louvoyant entre les sculptures d'acier. Il y a là un petit côté "concert en plein air" baba cool, beaucoup de jeunes assis sur leur carré de carton blanc, la musique se déploie et envahit tout l'espace.
De temps à autre, Philip Glass s'interrompt, prend un micro et dit quelques mots que l'écho avale et dilue instantanément... de même, dès que la mélodie prend de l'ampleur,  elle se brouille dans la réverbération de la nef du Grand Palais. 
Mais j'aime regarder ceux qui m'entourent, mon amour somnole paisiblement et le temps est comme suspendu.

07 juin 2008

la vie coûte que coûte !

J'ai beaucoup ri, pleuré aussi. 
Tous ces personnages ont une façon de tenir la mort à distance en fonçant dans les portes closes avec une violence époustouflante.
IL y  a aussi beaucoup d'amour dissimulé au revers de la férocité de leurs propos.
Un vrai bon moment de cinéma. !

06 juin 2008

Champagne rosé au Fouquet's



Picolo .............1/4 .....Période rose
Demi  ..............1/2 .....Méthode rose
Magnum ..............2 ......Fleur de pêcher
Jéroboam ........... 4 ......rose Indien
Réhoboam ............6  .....Framboise
Mathusalem ..........8 ......Oeil de perdrix
Salmanazar .........12 ......Églantine
Balthazar ..........16 ......rose Pompadour
Nabuchodonosor .....20 ......rose Bengale
Melchior ...........24 ......rose Tiepolo

Les capacités sont exprimées en nombre de bouteilles de 75 cl
Le vieillissement du vin se fait dans des bouteilles ne dépassant pas le magnum








02 juin 2008

soupe de cerises


une recette du dernier "ELLE à table" nouveau format pour un petit dîner entre amis vendredi :
avec quelques madeleines c'est extra !

28 mai 2008

Association d'idée



Il y a dans cette nouvelle illustration, ce matin, en tête du blog de ma soeur une gracieuse parenté avec cette photo d'Isadora Duncan.
"Je n'ai fait que danser ma vie", déclarait cette fondatrice de la danse moderne.
Je voudrais réhabiliter la légèreté comme une vertu essentielle....

27 mai 2008

Richard Serra, Marie-Antoinette et le Japon

Dans les allées surchargées de "l'exposition Marie-Antoinette", il fait très chaud et il y a beaucoup à lire sur les cimaises dont l'intensité du bleu s'assombrit au fil de l'exposition jusqu'au noir dans une métaphore modulée. 
Je suis le fil de son propos à ma guise, butinant d'un objet à un tableau, sans respect de l'ordre établi, m'attardant longuement sur le bleu de chine moiré et soyeux d'un pli de robe, rêvant le parfum subtil des jolis bouquets de fleurs fraîches sur les commodes. 
Le rose, les roses sont partout, dans les vases, sur les joues des jeunes princesses, dans les soiries chatoyantes.
Les petits légumes -artichaut, petit pois, asperges- sont exquis au sommet de la soupière en porcelaine de Sèvres du service au ruban vert offert par Louis XV à Marie-Thérèse en 1756 (la mère de Marie-Antoinette). 
J'affectionne la mise en espace au décor de théâtre gigogne, reproduction d'un doux paysage du XVIIIe avec le petit kiosque au fond. 
Enfin, je passe un long moment, sur la pointe des pieds, pour savourer les laques japonais, notamment de ravissantes petites boites en forme d'éventail malheureusement bien peu et mal éclairées dans leur vitrine. 

Après le tumulte et l'excès absolu des salles surchargées comme les objets précieux présentés, l'espace plein de vide sous la verrière du grand Palais est une averse fraîche au coeur d'un été brûlant.
C'est ici, une expérience et une émotion esthétique d'un ordre très différent. Elle demande plus d'effort mais comble d'autant.
Pendant les premières minutes, impressionnée par l'immense vacuité du lieu et l'intense présence des cinq grands monolithes d'acier,  j'étais un peu saisie.
Puis vient le moment où l'on se dit :
"bon, et maintenant ?..."
L'audioguide sur les oreilles -ce que je ne fais jamais d'habitude- je commence une lente déambulation qui élucide d'emblée le titre de l'oeuvre : "Promenade".
Les voix (celle de Richard Serra et de son traducteur en simultané) disent : 
" Le véritable contenu de l'oeuvre est le spectateur qui se déplace à travers l'oeuvre, l'expérience qu'il en a dans la durée" ;
Depuis le bout du transept de cette cathédrale au toit de verre, les géants d'acier semblent prendre vie peu à peu. L'inclinaison, la position, et la perception que transmet mon déplacement les rendent tour à tour soudés ou solitaires ;
"son contenu -celui de l'oeuvre- se trouve en vous" disent les voix, "...considérer la salle comme une enveloppe architecturale transformée en une enveloppe sculpturale" ;
il y a des bancs de pierre sur les côtés, je m'assieds. 
"ça pourrait presque être une gare" murmurent la voix et son écho à mon oreille,
... une expérience publique partagée" ;
et, de fait, après une phase de stupeur puis de retour sur soi, je commence à regarder les gens qui m'entourent et à prendre conscience de participer à ce qui me semble être comme une danse dans cet espace, une danse dont la chorégraphie serait secrètement orchestrée par l'artiste lui-même.
Mais le meilleur moment de la promenade était encore à venir !
Dans les écouteurs Serra raconte qu'il a été fortement impressionné -au sens ésotérique du terme- par les jardins zen de Kyoto, lors d'un voyage Japon dans les années 70. C'est pour moi une grande émotion et l'image des cinq pierres dans l'enceinte close du Jardin sec du temple Ryoanji, étudié il y peu, apparait dès que je ferme les yeux.

À la sortie du Grand Palais, le temps est gris et pluvieux et je réalise que la lumière était étonnamment plus intense à l'intérieur bien qu'il s'agisse d' éclairage naturel.
J'ai déjà envie d'y retourner.




22 mai 2008

Murasaki Shikibu


Avant de reprendre la lecture du Dit du Genji, je me replonge dans les descriptions des subtils jeux de couleurs des innombrables robes de soie des belles dames de la cour de l'époque Heian (794-1185).
Dans ce roman, les femmes du moyen-âge japonais chuchotent derrière des écrans de papier les aventures du prince Genji, un amant idéal dont la beauté n'a d'égale que les talents amoureux.
L'Anthropologue américaine, spécialiste du Japon Liza Dalby, brosse ici le portrait de Murasaki Shikibu, l'auteur présumé du Dit du Genji.




21 mai 2008

Correspondances 3

Edgar Degas (1834-1917) 
Le foyer de la danse à l'Opéra de la rue Le Peletier
Huile sur toile 46 x 32 cm, conservée à Paris au Musée d'Orsay,
leg du Comte Isaac de Camondo en 1911.



Cassandre Montoriol 
Des danseuses pour le rapport annuel d'Hermès 
Encre & couleurs sur papier
mai 2008


20 mai 2008

Coup de crayon fantastique



Photo de Saul Steinberg -découpée dans la pressse- que je trouve particulièrement troublante dans sa façon de mettre en abîme la réalité de notre existence.
Je me souviens aussi des reproductions d'affiches de ce grand illustrateur qui me faisaient rêver, celle de New York surtout,sur les murs de chambre d'étudiant de celui que j'aime, dans les années 80 ...





19 mai 2008

la boîte orange




Aujourd'hui je découvre le site d'Hermès.
Il fait la part belle à l'illustration, est ludique et charmant.
Quel plaisir de s'y promener et de plonger dans cet univers !
Je me souviens de ma grand-mère qui vouait un véritable culte à cette enseigne et constate que la fascination est peut être héréditaire...


18 mai 2008

les amis d'enfance

Tartines frottées de gingembre frais aux poivrons rouges, sésame et magret de canard fumé
Jarret de veau vapeur à la coriandre
Riz thaï aux lentilles corail, compotée d'oignons aux petits pois
et tomates confites
Tarte aux cerises et pistaches vertes,
dans les assiettes,
Lilas rose charnu, viburnum et mousse des bois,
sur la table.




"(...) je portai à mes lèvres une cuillerée de thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes de gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de cause. Il m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférente, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir (...) mortel".
Marcel Proust, À la recherche du temps perdu. Du côté de chez Swann, 1913.




16 mai 2008

Mort d'un homme de l'art



Je me souviens de l'exposition Combines au centre Pompidou l'hiver dernier et de l'émotion devant ces explosions de couleurs et de matières hétéroclites .

Dans l'un des derniers longs entretiens donnés au journal Le Monde, Robert Rauschenberg évoque une histoire Zen que racontait son ami John Cage : celle d'un mille-pattes que l'on interroge pour savoir quel pied il pose d'abord sur le sol pour avancer. Le mille-pattes s'arrête, réfléchit. Et meurt. Il ne s'était jamais posé la question.


15 mai 2008

Londres, Empreinte de voyage n°3



Londres, c'est aussi le calme et la volupté de ses merveilleux jardins.
À Holland Park, dans le joli bassin du jardin japonais, des carpes blanches géantes et moustachues se dandinent entre les rochers plats et les écureuils sont friands de fraises !
Dans Hyde Park,  allongée sur un plaid moelleux après un délicieux pique-nique, je me souviens des livres de mon enfance et suis des yeux mis-clos Mary Poppins qui vient s'installer au numéro 17 de l'allée des Cerisiers chez M. et Mme Banks...



14 mai 2008

Londres, Empreinte de voyage n°2


Comme j'aimerais habiter  dans la "Enlightenment Gallery", la galerie des Lumières au British Museum : c'est assurément la maison idéale !
Il y a là tout ce dont je raffole, c'est un nectar à base de jus concentré de culture et de beauté, où s'exprime l'esprit des lumières de la fin du XVIIe et du XVIIIe siècle.
La lumière au sens propre s'y déverse à flot par les grandes fenêtres en mezzanine.
Dans les vitrines de bois précieux de chaque côté sont sagement rangés sur fond de "rectory red" des livres, vases grecs à figure rouge, pierres, figurines de Babylone, Bouddha des indes et de chine, laque japonais, fossiles, coquillages, gravures d'animaux ou de plantes, vaisselle...
Le cheminement est scandé de sculptures romaines en marbre blanc, une belle déesse Sekhmet en diorite noire, de grands vases Medicis.
Une pincée de Louvre, un nuage de bibliothèque nationale et un zeste de Deyrolle.
On peut y ressentir l'illusion naïve d'appréhender le monde entier d'un seul regard.
Si je vivais à Londres, je crois que je viendrais ici tous les jours !



13 mai 2008

Londres, Empreinte de voyage n°1


Julian Moore mise en scène par Annie Leibovitz en Grande Odalisque, dans l'exposition "Vanity Fair" à la National Portrait Gallery, est assurément géniale !
Je pense à C devant une photo de David Hockney au bord d'une piscine, torse nu, en pantalon rayé avec ses cheveux de paille et ses grandes lunettes rondes.

Les portraits des Tudor dans les étages du musée sont impressionnants par leur troublante ressemblance, la pâleur des visages engoncés dans des fraises jusqu'au menton, sur des fonds bleu-vert veloutés.
Dans ceux du XIXe, les hommes sont tous vêtus de noir dans leurs beaux cadres de bois sombres mis en valeur par les murs vert Arsenic.
À l'étage des contemporains, nous découvrons la reine Élizabeth par Andy Warhol.

07 mai 2008

rouge & vert


Ce matin, au retour du marché, de jolies tomates cerises toutes fraîches plus une toute petite trouvent leur place dans un bol de bambou à laque verte.


     

06 mai 2008

J-1 !!!


Clara-Clara, Richard Serra, Tuileries 1983

J-1 avant l'ouverture de Monumenta 2008 avec Richard Serra !!
Cet immense sculpteur, par son étoffe et l'envergure de ses oeuvres se donne à voir dès demain et jusqu'au 15 juin à travers "Promenade" au Grand Palais et aussi avec la réinstallation de la sculpture "Clara-Clara" aux Tuileries. On pourra enfin se laisser emporter par la vague d'acier "Single Double Tonus" au siège d' LVMH, avenue Montaigne.

05 mai 2008

les deux soeurs


Théodore Chassériau (1819-1856)
Huile sur toile, 135 x 180 cm, 1843 conservée au Musée du Louvre.

Théodore Chassériau a été admis dans l'atelier d'Ingres à l'âge de 11 ans.Plus tard, il fréquente aussi les romantiques et voue une grande admiration à Delacroix.

J'ai une inclination toute particulière pour ce portrait de ses deux soeurs Adèle et Aline.

Les couleurs en sont pas ici très bien rendues et il faut absolument aller voir l'original - Aile Denon, 1er étage, salle 77- où, sur un fond de mur couleur prairie, les superbes étoles d'un rouge pompéien, contrastant avec le tissu moelleux des robes jaune chatoyant, donnent aux deux jeunes-femmes un aspect élégant, luxueux.

Le double portrait repose sur une "symétrie asymétrique" : l'une est montrée de trois quart avec une robe piquée à la taille, l'autre de face avec un bracelet au bras. 
Chez l'une, l'étole se ferme délicatement comme un rideau qu'orne une rose épanouie ; chez l'autre elle est légèrement soulevée, laissant voir davantage l'éclosion de la robe. Ainsi, au sein d'une profonde entente entre les figures, le peintre introduit une subtile dissonance, qui, étrangement, a pour résultat de mieux faire sonner les harmoniques.